La nature n'est pas guidée par une volonté déterminée. De fait, le hasard (la contingence pour les pointilleux) tient une place prépondérante dans l'évolution. On dit donc que la nature est indéterministe.
La nature produit des systèmes d'une telle complexité, où tout est tellement intriqué, que ça donne l'impression que tout a été calculé au cordeau. Alors que justement non, tout est dû au couple diversité/sélection qui ajuste toutes les caractéristiques des espèces en permanence. La reproduction va générer de la diversité par essais et erreurs. Si cette diversité est favorable, elle va être reproduite. Dans le cas contraire…
Si on ne peut qu'être abasourdi par le résultat, d'une diversité et d'une efficience insolentes, on est un peu plus circonspect sur la lenteur et la cruauté du processus. La lenteur : l'absence de déterminisme laissant la place à des micro-changements se produisant de générations en générations, la nature a une échelle de temps…inhumaine ! La cruauté : les espèces les plus faibles se font massacrer par les espèces plus fortes et doivent leur survie à leur fertilité. Même en haut de la chaine alimentaire, il faut se battre pour défendre son garde-manger…et ça peut-être d'une grande violence !
Si nous voulons atteindre la diversité et l'efficience de la nature dans notre écosystème sans générer de cruauté et en accélérant le processus, nous devons y apporter du déterminisme, micro et macro.
Le déterminisme micro-économique est apporté par l'entrepreneur. Consommateur lui-même, il a un caillou dans la chaussure où il rêve d'un produit/service différent voire disruptif. Il va donc déterminer une nouvelle offre et la proposer aux consommateurs. Si l'offre plait, elle survit, dans le cas contraire, elle s'éteint. Ce sont les milliers de milliards d'interactions micro-économiques entre les entrepreneurs et les consommateurs qui vont apporter du progrès sous forme d'efficience et/ou de diversité à la société tout entière. C'est bien la micro-économie qui transforme la macro-économie dans un processus d'une complexité inhumaine.
Le déterminisme macro-économique est apporté par l'état. S'il est suffisamment humble pour comprendre que le système est trop complexe pour qu'il en comprenne toutes les interactions, il va porter son effort sur l'accompagnement du processus micro-économique. Il a 2 sujets : la création de diversité efficiente et l'absence de souffrance.
On a vu que l'entrepreneur était le créateur de diversité efficiente par excellence. Pour transcender ses dispositions créatives, il a besoin de capital. Le capital, ce sont ses connaissances, les connaissances disponibles sur le marché, son argent et l'argent disponible sur le marché. Le coeur du sujet est donc d'avoir un excellent système éducatif et une fiscalité qui incite à l'épargne active (le système bancaire n'étant qu'un levier au capital – on en reparlera).
Sans consommateur, le processus n'est pas complet. Il a le rôle essentiel de sélectionneur. Pour lui comme pour la société, il va falloir lui apporter la connaissance et la transparence nécessaire pour qu'il évite de se faire tromper ou de se tromper lui-même…le former aux biais cognitifs de son cerveau est donc primordial !
Evidemment, la diversité va apporter son lot de souffrance à court terme et à moyen terme. Seules les entreprises doivent subir la violence et mourir, pas les humains. Car contrairement aux personnes morales, les personnes physiques souffrent. De plus, l'économie, dans la sa création de richesse, peut avoir des effets négatifs, notamment environnementaux sur les humains.
Pour se remettre d'un dépôt de bilan ou d'un licenciement, l'humain va devoir avoir accès à l'épargne et à la connaissance pour se remettre en selle. La souffrance matérielle ne doit pas s'ajouter à la souffrance morale (c'est qu'on s'y attache à ces personnes morales !). Bref, le risque d'échec doit être favorisé en limitant ses conséquences ou sinon seules les têtes brulées et les riches en prendront. Et le risque est une richesse ("je ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends" – Mandela), il doit être démocratisé pour qu'il devienne une culture.
Dans le langage économique, l'effet négatif d'une activité humaine sur son environnement est appelé "externalité négative". A part la connaissance (et encore), quasiment tout produit des nuisances à des degrés divers, directement ou (très) indirectement. C'est à l'état d'agir pour limiter ces effets. Ce sera l'objet du futur article.
Après ce long développement, vient le moment de la synthèse. Et elle est simple : l'entrepreneur, aidé par un environnement favorable, est le créateur de richesse et de diversité qui, par sa détermination, apporte la vitesse qui manque à la nature dans son processus d'évolution. Il doit avoir accès à un capital (cognitif, financier) abondant pour prendre des risques et se relever de ses échecs. La communauté doit y ajouter la formation des consommateurs et la gestion des externalités négatives pour parfaire le système.
UDo a été créée avec l'idée de donner les moyens techniques et financiers aux entrepreneurs pour transcender leur créativité. D'ici quelques mois, nous lancerons une plateforme de formation et d'épargne dédiée aux agences et indépendants qui travaillent avec nous. Elle sera aussi le lieu d'une grande transparence pour permettre à nos clients de choisir au mieux leurs prestataires. Pour atténuer les externalités négatives de notre activité (énergie et métaux rares de nos serveurs), nous faisons porter le financement de la plateforme par une taxe prélevée sur la sollicitation de nos serveurs.
Vous&UDo, c'est juste vous en mieux…mais c'est aussi un biomimétisme de la nature, en mieux !